Selon des études menées par l'Institut de veille sanitaire en 2017, la souffrance au travail touche 480 000 travailleurs français. Entre 12 et 13 % d'entre eux sont atteints de burn-out. D'après des recherches d'un cabinet spécialisé, 24 % des salariés sont atteints d'hyperstress. Ainsi, les employeurs et, dans une certaine mesure, les salariés doivent trouver les bons moyens pour y remédier. Avant de trouver des solutions de prévention des risques au travail, il faut apprendre à connaître les signes précurseurs du mal-être au bureau.
Les différentes manifestations de la souffrance au travail
Le burn-out est souvent considéré comme le symptôme le plus manifeste de la souffrance au travail. Cependant, il s'agit seulement de la manifestation extrême du mal-être des employés. D'autres signes doivent mettre en alerte les employeurs sur la mauvaise santé au travail de leurs employés.
Les problèmes psychosociaux chez les travailleurs peuvent se présenter sous plusieurs formes. Sur le plan physique, ils se manifestent sous forme de troubles au niveau des muscles et du squelette. En général, ce problème disparait lorsque le travailleur retrouve l'équilibre dans son travail. La fatigue est également un signe à ne pas négliger. Si un employé se plaint d'être fatigué, il faut en déterminer la cause.
Sur le plan psychologique, la détection des signes de souffrance est difficile. D'ailleurs, le salarié lui-même peut ne pas en être conscient. Parfois, lorsqu'il en prend conscience et décide d'en parler, il reçoit des reproches de la part de ses collaborateurs ou de son employeur. Dans ce cas, il se referme sur lui-même et évite de communiquer. En effet, si une personne dynamique et communicante change d'attitude, il faut réagir. Pour assurer la santé et sécurité des employés, il faut mettre en place une stratégie qui permet de gérer les signes de souffrance.
Détecter et évaluer les facteurs de mal-être au travail
L'objectif de cette démarche est de déterminer les mesures à prendre pour la prévention des risques professionnels. Pour cela, l'employeur doit créer une cellule particulière, dont la mission principale est d'observer les travailleurs durant leurs heures de travail et d'établir un compte-rendu de leur observation. Ils doivent réunir des informations sur les motifs de l'arrêt de travail, les appréciations du médecin du travail, les constats des délégués du personnel et des inspecteurs du travail, ou les signes de mal-être en interne. Une fois ces données réunies, il faut détecter et évaluer les risques auxquels les travailleurs s'exposent.
Actuellement, des outils d'évaluation des risques qui nuisent à la sécurité au travail existent. Parmi eux comptent celui qui a été mis en place par l'INRS (Institut National de Recherche et Sécurité) : le « faire le point ». Il s'agit d'un questionnaire composé de 40 questions. Il facilite la compréhension des faits existants et la mise en place de la stratégie de prévention.
À propos de ce dernier point, il faut agir au cas par cas. La cellule d'observation constate des tensions entre les employés de la chaîne de production ? Elle découvre que le problème vient d'une mauvaise organisation ? L'employeur doit trouver un moyen pour réorganiser le groupe afin d'éviter les risques psychosociaux.
Faire intervenir le CSE et impliquer les salariés
Afin de réduire au maximum les risques professionnels, l'intervention des représentants du personnel est nécessaire. Leur aide peut se présenter sous forme d'accompagnement (écoute et conseil) ou de campagne d'informations. Ils peuvent proposer diverses solutions. Les salariés, eux-mêmes, peuvent également prendre part à la démarche de prévention des risques psychosociaux au travail.
Il est important de rappeler que le Code du travail, à son article L.4122-1, stipule que ces derniers doivent préserver leur santé. Il s'agit d'une stratégie qui permet de leur faire comprendre l'importance de la santé et de la sécurité au travail. La souffrance dans le milieu professionnel peut résulter d'une mésentente entre collègues ou entre salariés et managers. Elle peut résulter d'un manque de ménagement. Tous les travailleurs, quel que soit leur poste, doivent trouver un moyen pour organiser leur emploi du temps, de manière à fixer des moments de repos. En travaillant trop, il risque d'être atteint du burn-out. En général, les workaholics ou les boulomanes sont les plus concernés par ce problème.
A cet effet, le rôle du CSE ainsi que des autres salariés est de trouver une démarche de prévention et de les aider à se débarrasser de leur mal-être. Ils doivent les inciter à créer d'autres centres d'intérêt récréatifs. Le travail, même s'il procure du plaisir, reste une obligation d'où l'intérêt de ce soutien entre travailleurs.
Adopter une stratégie basée sur la bienveillance
La bienveillance est de mise pour prévenir les risques au travail. Les employeurs doivent rester à l'écoute des employés. Certes, ils ne peuvent pas se plier à toutes leurs exigences, mais ils doivent tenir compte de leurs requêtes. Il en va de leur bien-être et celui de l'entreprise. Lorsque les travailleurs sont en bonne santé (aussi bien mentalement que physiquement), ils sont plus motivés et plus productifs. Si nécessaire, les chefs d'entreprises sont encouragés à organiser des entretiens individuels ou en groupe pour échanger avec leurs collaborateurs. Pendant ces rencontres employés-employeurs, ils peuvent discuter de leurs blocages et de leurs frustrations.
La formation souffrance au travail peut également contribuer à réduire les problèmes psychologiques des travailleurs. Elle permet aux employés d'apprendre à mieux gérer leur stress. Toutefois, cela ne suffit pas à améliorer leur bien-être. Leur employeur doit adopter d'autres mesures pour les aider. Parmi elles figurent l'amélioration des conditions du travail, la mise en équilibre des attributions et la gestion attentive.
Toujours à propos de bienveillance, un dirigeant d'entreprise doit être capable de reconnaître les efforts fournis par les employés. Ils ont réussi à mettre un projet sur pied ? Il doit les féliciter, voire les récompenser. Pour cela, il peut organiser des sorties récréatives, par exemple. Ce moyen permet de les encourager à offrir le meilleur d'eux-mêmes et d'améliorer leur ambiance de travail.